Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs
Chère(e)s Collègues,
Chère(e)s Camarades ;
A l’occasion de ce 3ème mandat, qui s’achève, je tiens à remercier l’ensemble des élus (titulaires comme suppléants), les salariées
de notre Comité d’Entreprise ainsi que tous les sympathisants qui ont œuvré pour que ces deux années à la tête de cette instance soient une réussite.
Certains ici ont vu leur mandat non reconduit (par choix ou par la sanction des urnes) ; qu’ils soient remerciés pour le service
rendu à la collectivité. Pour ceux qui « rempilent » je leur souhaite de continuer dans le même sens et le même esprit qui nous animent.
La tâche est loin d’être facile, surtout à l’heure du « moi-je » plutôt que du « nous », mais elle est passionnante
et enrichissante. De nouvelles têtes vont venir les aider, elles ne seront pas de trop, je leur souhaite la bienvenue, ainsi que tous mes encouragements dans un esprit de consensus, de
compromis et de tolérance. J’ai pour habitude de dire( ou de reprendre les propos de ma grand-mère) que dans cette instance, comme dans d’autres d’ailleurs,
« on a le droit de s’engueuler mais pas de se fâcher. »
Dans un contexte social difficile, marqué d’une part par la création du CPE (heureusement jeté aux orties par la mobilisation des jeunes et
des syndicats) et du CNE (qui pourrait subir le même sort), la remise en cause des jeunes de moins de 26 dans le calcul des effectifs servant de base aux élections professionnelles
(heureusement aboli par le conseil d’état).
D’autre part, par la remise en cause des 35 heures par le maintien de la journée de solidarité, véritable rétablissement de la corvée
(pourtant abolie depuis la chute de l’ancien régime en 1789) ou encore la création du DIF, qui autorise de se former hors le temps de travail.
(Pour Aristote, le travail n’a jamais été un élément de la bonne vie. Pour lui ce qui de l’homme un homme, c’est l’esprit et il doit le
cultiver. Et ça, il ne peut le faire que s’il ne travaille pas en étant débarrassé des contraintes matérielles ; Mais si Aristote prône le loisir en totale opposition au travail, rejette
le divertissement, la paresse et l’oisiveté.)
Et que penser de la réforme de notre Sécurité Sociale qui privilégie la maîtrise comptable, que dire et que penser de la baisse du pouvoir
d’achat par l’inflation des prix des carburants, de l’immobilier et de l’alimentation.
Après les effets d’aubaine du passage du franc à l’euro, la baguette de pain a augmenté de 23%, la nourriture de base de 15%, le sandwich de
53%, les loyers de 30%, le gaz et l’électricité de 19%, les carburants de 40%.
Une fois n’est pas coutume, je suis en mesure de faire une publicité positive pour le FMI qui vient de déclarer que les fruits de la
mondialisation doivent être mieux distribués en estimant que le travail rapporte moins que les autres revenus. Tout concorde à dire qu’un travailleur sur deux gagne moins de 1.6 fois le SMIC
(source INSEE, CERC, CREDOC). Et si vous êtes une femme, c’est 40% de revenus en moins qu’un homme en moyenne selon le Conseil de l’Emploi des Revenus et des Coûts.
Cela paraît moins difficile pour les Entreprises du CAC40, et surtout leurs actionnaires qui vont verser plus de 31 milliards d’euros (en
hausse de 23.5%) de dividendes cette année ! .
Et CASA n’est pas en reste en étant dans le peloton de tête avec les autres groupes bancaires. Des résultats records chaque année, avec le
sempiternel refrain du « on ne gagne plus d’argent sur l’intermédiation », ce qui motive, notamment, la pingrerie salariale de nos dirigeants.
Pour rappel, la CR a augmenté le dividende du CCI de 56% en 5 ans(de 1.75 à 2.73), la valeur du point étant revalorisée, quand même, de 5.52%
(3.873 à 4.087) ! Cherchez l’erreur où la justice !!!
Et pourtant, la banque de détail apparaît toujours comme l’un des piliers du groupe grâce à ses bases très saines ; faible niveau de
risque, revenus récurrents, bonne performance de l’assurance vie et de l’IARD, et demain la filière immobilière, les services à la personne et les regroupements de moyens.
Devant ces résultats records, je me garderai bien de cracher dans la soupe car il vaut mieux travailler dans une entreprise en bonne santé que
le contraire. Toutefois, ces résultats posent le problème de la redistribution des richesses et du déséquilibre existant entre la distribution faite aux actionnaires et celle donnée aux
travailleurs.
Devant ces constats, le Comité d’Entreprise a essayé d’améliorer les conditions de vie de chacun des salariés de la Caisse Régionale, et de
ses ayants droits.
Au sein du CE, les activités de gestion des œuvres sociales et culturelles sont définies sans prétentions mais avec ambition et équité, selon
une politique qui repose sur l’expérience, l’histoire de ce CE et les nouveaux modes de vie et de consommation de notre société.
La solidarité, l’accès à la culture, aux loisirs et aux vacances ont rythmé nos efforts.
Quelques exemples des projets nouveaux conduits lors de ce mandat :
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Dotation de chèque cadeau (Noël 2005 Mai 2006)
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Dotation de chèque lire à la rentrée 2005
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Achat de 2 mobil Homes à La Palmyre en juin 2006
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Fêtes des enfants qui rencontre de plus en plus de succès tant en terme de fréquentation qu’en qualité
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Rencontre de plus de 800 salariés à l’occasion du 60ème anniversaire des CE
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Choix de deux régimes pour notre complémentaire santé
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Et toujours nos participations aux différents stages (1 centaine de classes vertes, autant de séjours linguistiques des baffa, etc
…)
Je regrette, par contre, la vraisemblable disparition de l’AKLS et du TCCAM, mais je remarque avec satisfaction un nouvel élan donné par
l’ASCAM via les JOCA de juin prochain aidé en cela par une contribution de la CR jamais atteinte (merci Mr le Président).
A l’occasion de mon dernier rapport moral, j’émettais le souhait, au lendemain de l’autorisation d’accès au portail, de voir créer notre
propre outil de communication. C’est fait depuis un an, voilà une des réussites de ce mandat, que ceux (ils se reconnaîtront) qui ont œuvré soient remerciés. Grâce au site du CE, et à sa
facilité d’accès depuis le poste de travail (encore merci Mr le Président) les salariés peuvent « consommer » les prestations du CE plus facilement.
Pour l’exercice qui vient de se clore nous aurons un nouvel expert, à la condition que qu’il se mette d’accord avec notre CR sur les tarifs,
(attention Mr Daugan pas de dumping), qui nous assistera, avec un œil nouveau, sur les mutations organisationnelle et économique de notre entreprise.
Justement, en évoquant les mutations, nous avons connu deux changements importants à savoir Horizon et la Bascule.
Notre Directeur Général avait pris comme une défiance le fait que le CHSCT ait commandité une expertise sur le projet Horizon. Je pense, la
réalité d’aujourd’hui nous le prouve, que nos inquiétudes étaient fondées et que l’expert avait raison, notamment en mettant l ‘accent sur le sous-dimensionnement.
Ce sera un des chantiers du prochain mandat de suivre les évolutions (que j’espère positive) en terme de rémunérations (avec en plus une
nouvelle CCN) de conditions de travail, de pression commerciale et d’objectifs.
Mais comment ne pas évoquer, et je regrette personnellement que notre DG soit absent, la faillite de notre électorat. Nous avons frôlé un
deuxième tour dans le collège des agents sur les élections au CE !?
La campagne, qui nous préoccupe en ce moment, si pauvre en débat d’idées et qui tourne autour des images et des postures, faite de marketing
et de clips ne peut qu’engendrer un manque d’écoute, de confiance et de crédibilité de la part de nos concitoyens.
L’équilibre d’une société dépend du lien démocratique existant. L’implication du plus grand nombre dans la vie collective au travers des
associations et des syndicats est le meilleur garant de ce lien. Encore faut-il que nos responsables, nos penseurs et nos édiles ne passent pas leur temps à dénaturer ce lien collectif au
profit du seul intérêt individuel.
Plus de sept salariés sur dix jugent les syndicats utiles. Pas plus de huit salariés sur cent militent dans un syndicat. Mais aucun parti
politique (qui se veut rassembler l’ensemble de la population) ne fait plus d’adhérents que la plus petite des 5 organisations confédérées.
Et les élections professionnelles sont là pour que les travailleurs s’expriment et contrôlent leurs représentants. Il en va de la qualité de
la relation sociale et ce qui peut l’appauvrir, c’est le comportement des élus comme des dirigeants.
Les dégâts sociaux sont toujours plus longs à repérer que les chiffres immédiats du compte de résultat, les IRP sont là pour entretenir un bon
climat social à la condition d’être crédible mais aussi d’être entendues et écoutées.
Pétain avait créé, avec la Charte du Travail en avril 1941, des comités sociaux d’entreprise chargés des œuvres sociales mais en interdisant
les syndicats pour interdire toute forme d’opposition, toute expression contradictoire.
Nous avons fêté, en mai 2006, le 60ème anniversaire de la création des Comités d’Entreprise en hommage au Conseil National de la
Résistance de 1944 et de la loi de 1946 qui voulait mettre en valeur la citoyenneté et la solidarité avec pour objectif de proposer des activités collectives de découverte sociale, sportive ou
culturelle aux travailleurs en opposition au « a quoi j’ai droit ? » et au consumérisme.
Il y a, en France, environ 30 000 comités d’entreprise et environ 230 000 élus avec autant de pratiques de gestion qu’il y a d’élus.
Le Comité d’Entreprise ne doit pas être assimilé que comme un distributeur de salaire indirect, même si certains employeurs n’hésitent plus à faire l’amalgame entre rémunérations et
prestations de CE ;
Puisse que l’ensemble des élus, des délégués syndicaux oeuvrent dans la quiétude et la sérénité sans avoir à craindre soit de la
discrimination, du harcèlement où toutes autres manifestations qui les empêchent de remplir leur mission car nous avons besoin des uns et des autres pour que l’Entreprise soit forte et que les
travailleurs s’y sentent bien.
Merci de m’avoir écouté
Le Secrétaire sortant
Alain LETAINTURIER